Comment choisir une crème solaire respectueuse de l’environnement ?

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Les beaux jours arrivent et c’est le moment de l’année où vous allez commencer à penser à protéger votre peau du soleil, sous peine de ressembler à un toast qui aurait été oublié dans le grille-pain. Le hic, c’est que nous savons depuis quelques années que les produits solaires sont nocifs non seulement pour les coraux, mais aussi pour toute la biosphère marine.

En tant que consommateur responsable, il n’est pas facile de s’y retrouver et de choisir sa crème solaire. Entre les labels inconnus au bataillon et les informations contradictoires, il y a de quoi se sentir perdu ! Comment préserver à la fois notre santé et celle de nos océans ?

Je vous propose dans cet article de décrypter les informations dont nous disposons en 2023 pour vous aider à faire un choix éclairé.

Pour bien commencer : quelle est la différence entre les crèmes chimiques et minérales ?

Il existe deux types de filtres solaires :

  • Les filtres chimiques ou organiques, qui vont absorber les rayons UV et les dissiper sous forme de chaleur. La crème doit être bien absorbée par la peau, et ne fonctionne que 30 min après l’application.
  • Les filtres minéraux ou inorganiques, oxyde de zinc ou dioxyde de titane qui protègent la peau en réfléchissant les rayons du soleil. L’effet bouclier est immédiat après l’application.

Crème solaire et environnement : halte aux idées reçues

1. Les labels “coraux friendly”

En France, de nombreuses marques affichent des labels “produits respectueux de l’océan”, qui ne prouvent rien en dehors de l’intérêt de la marque en question pour l’environnement (ce qui est déjà pas mal).

En effet, il n’existe à ce jour aucun label certifié concernant le respect des océans, avec un cahier des charges précis. En gros, chaque marque a le droit de créer son propre label avec ses propres critères et ses propres tests, et surtout, sans aucune obligation de certification par un organisme extérieur.

Heureusement, la législation européenne est infiniment plus stricte en ce qui concerne l’indice de protection solaire (ou spf), qui est très encadrée. On ne badine pas avec la santé ! Avec les océans non plus me direz-vous, mais le message n’est pas encore remonté au cerveau des législateurs et de toutes les marques de cosmétique. 🙄

2. Les crèmes solaires bio et minérales

La mouvance Green a largement contribué à la diffusion de l’idée que les produits solaires bio, constitués de filtres minéraux, étaient plus respectueux de l’environnement que leurs homologues chimiques.

Malheureusement, ce n’est pas forcément le cas, car les nanoparticules de zinc et de titane provoquent la libération des microalgues contenues dans le corail et entraînent leur blanchiment. Il faut également noter que ces ingrédients sont plus récents, et par conséquent beaucoup moins étudiés que les alternatives chimiques, ce qui explique le peu d’études publiées sur le sujet.

Qu’est-ce qu’une nanoparticule ? 

Il s’agit d’une molécule dont le diamètre est compris entre 1 et 100 nanomètres. Pour vous donner une idée, il existe le même rapport de taille entre la planète Terre et une orange qu’entre une orange et une nanoparticule (définition de l’ASEF).

Damned me direz-vous, mais quel spf choisir alors, puisqu’aucun ne semble convenir ?
Effectivement, choisir une crème solaire qui prend soin à la fois de notre peau et de l’écosystème relève du casse-tête ! Pas question pour autant de zapper la protection et de se laisser griller en mode saucisse au barbecue. Le soleil n’aura pas notre peau !

Les données dont on dispose en 2023 :

  • Plusieurs études ont prouvé que l’oxybenzone et l’octocrylène (chimiques) étaient toxiques pour les organismes marins ;
  • Plusieurs études ont montré que les nanoparticules des filtres minéraux étaient toxiques pour les coraux ;
  • Plusieurs pays, dont les Îles Palaos, la Thaïlande et Hawaï ont décidé d’interdire la vente et la possession de produits solaires contenant de l’oxybenzone, de l’octocrylène et des parabènes.

Renseignez-vous au passage sur la politique de votre destination de vacances, sous peine de vous exposer à une amende salée !

Bilan : quelle protection solaire choisir ?

Il n’existe malheureusement pas de réponse clé en main. Toutefois, quelques pistes sont à retenir pour faire le meilleur choix possible :

Si vous optez pour des filtres chimiques :

Choisissez un produit sans oxybenzone, sans octocrylène et sans parabène, et biodégradable (qui peut être décomposée une fois dans l’eau sans effet néfaste sur l’environnement).

La plupart des produits solaires des laboratoires SVR et Avène (je n’ai pas eu la foi de lire toutes les compositions) sont formulés sans ses ingrédients, et ces marques sont toutes les deux engagées dans une démarche de non écotoxicité de leurs produits.

Si vous optez pour des filtres minéraux :

Sélectionnez un produit biodégradable, et certifié sans nanoparticules, qui sont notées [NANO] dans la composition..

Là où ça se corse ? (sinon c’est pas drôle) : depuis 2022, un changement dans la législation et dans la méthode d’analyse impose la mention [NANO] à toutes les particules de zinc et de titane (les deux molécules utilisées dans les protections minérales), même celles qui ne le sont pas. En gros, la technique de microscopie utilisée fractionnerait les particules qui apparaîtraient plus petites à l’analyse, et donc nano. 

La loi autorise une certaine souplesse au niveau des packagings, ce qui fait que certains ont déjà pris en compte cette obligation (et affichent donc la mention [NANO] dans leur liste d’ingrédients, même s’ils n’en contiennent pas), et d’autres pas (parce qu’ils sont à la bourre, mais ça ne veut pas dire que leur produit ne contient pas de nanoparticules).

Envie d’un doliprane ? C’est normal !

Du coup, pour choisir son solaire bio, c’est un peu beaucoup la galère. Le label Cosmebio atteste que moins de 10 % des particules des produits solaires référencés sont de taille inférieure à 100 nm (liste de produits dans les références en bas d’article). Pour les autres marques, il faut faire des recherches au cas par cas

La spf-anxiété vous guette ? Pas de panique, vous pouvez compter sur les nombreuses applications (type Yuca, INCI beauty…) qui analysent la composition des produits cosmétiques pour décrypter la liste INCI de vos candidats à l’élection solaire. 

En ce qui me concerne, je préfère faire ma sélection shopping solaire chez moi, sur mon ordinateur. Je trouve beaucoup cette option plus confortable pour jouer le Sherlock Holmes du filtre et faire mon choix que debout dans les rayons ! Élémentaire mon cher Watson.

Si vous avez envie de faire du tri dans votre salle de bain et de vous orienter vers des produits plus respectueux de l’environnement, n’hésitez pas à me contacter, j’adorerais mettre mon expertise scientifique à votre service !

Le meilleur produit solaire pour l’océan est celui qu’on n’y met pas.

Tous les organismes de protection marine recommandent les alternatives suivantes :

  • Opter pour les vêtements anti-UV plutôt qu’une crème solaire ;
  • Mettre sa crème au moins 30 minutes avant d’aller dans l’eau, ou après en être sorti ;
  • Ne pas s’exposer entre 12 h et 16 h, heures les plus ensoleillées qui nécessitent le plus de protection (et donc de spf).

Voilà, vous savez désormais tout sur le sujet passionnant des crèmes solaires, désolée pour ceux qui auraient préféré une liste toute prête des 10 meilleurs produits eco-friendly, mais comme le dirait Mulder : la vérité est ailleurs ! 👽

Sources 

  • Crédit images : Canva

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